Vingt-trois mille offres d’emploi sont ouvertes dans le secteur de la cybersécurité en 2025, contre 16 000 il y a cinq ans. Mais le nombre de diplômés ne suit pas. Comment améliorer la situation ? Eléments de réponse avec Aurélie Bauer, cheffe du centre de formation à la sécurité des systèmes d’information (CFSSI) de l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (Anssi), le gendarme de la sécurité numérique.
Notre dernier panorama de la cybermenace en France montre une augmentation de 15 % des cyberattaques en 2024 par rapport à 2023 : plus de 4 300 incidents ont été traités par l’Anssi. Si une partie de ces attaques ciblent des activités critiques de ministères ou d’entités stratégiques dans un but d’espionnage ou de déstabilisation, la menace la plus courante est celle qui cible tout le monde, souvent dans une logique lucrative. Liées au crime organisé, les attaques touchent les grandes entreprises, les collectivités locales, les associations, etc. Ces structures prennent peu à peu conscience que ce n’est pas parce qu’elles n’hébergent pas de données « sensibles » qu’elles n’ont pas besoin de se protéger et ne sont pas des cibles. Que cela coûte souvent beaucoup plus cher de réparer un système qui a été attaqué que d’embaucher quelqu’un sur la cybersécurité. Encore faut-il trouver les compétences…