En annonçant 100 % de droits de douane supplémentaires sur les marchandises chinoises, Donald Trump a violemment relancé, vendredi 10 octobre, son offensive commerciale contre la Chine, en représailles contre des restrictions décidées par Pékin dans le secteur très stratégique des terres rares.
Le milliardaire républicain, expliquant réagir à une « posture commerciale extraordinairement agressive » adoptée par la deuxième puissance mondiale, a également indiqué que des restrictions sur l’exportation de « tous les logiciels stratégiques » vers la Chine s’appliqueraient aussi à partir du 1er novembre « ou avant ».
Annoncés par Pekin, les nouveaux contrôles concernent l’exportation des technologies liées à l’extraction et la production de ces matériaux, selon un communiqué du ministère chinois du commerce. Le géant asiatique est le premier producteur mondial de terres rares, indispensables aux industriels et sujet de tensions entre les deux grandes puissances alors que Washington l’accusait déjà d’abuser de cette position dominante.
Donald Trump avait eu en septembre une conversation présentée comme « très productive » avec Xi Jinping, la troisième depuis le début de l’année signe que les relations commerciales sino-américaines, ayant connu des hauts et des bas en 2025, connaissaient ces dernières semaines une accalmie précaire.
Par ailleurs, satisfait des discussions sur l’avenir aux Etats-Unis de la plate-forme TikTok, le président avait même évoqué un voyage en Chine l’année prochaine ainsi qu’une visite de son homologue en Amérique.
« Cela a été une vraie surprise » a admis le président américain. Alors qu’il remet en question sa rencontre avec le leader chinois. « Je devais rencontrer le président Xi dans deux semaines au sommet de l’Apec (Coopération économique Asie-Pacifique) en Corée du Sud mais il ne semble plus y avoir de raison » pour le faire, a-t-il ainsi écrit.
« Il n’est pas possible que la Chine soit autorisée à tenir le monde « en otage » mais cela semble être leur projet depuis un moment », a jugé Donald Trump.
Signe d’une nouvelle escalade dans la guerre commerciale, la Chine a annoncé vendredi qu’elle allait imposer des droits « spéciaux » aux bateaux américains dans ses ports, en représailles à des mesures similaires prises en avril par Washington. Les Etats-Unis ont de leur côté dit avoir retiré des « millions » de références de produits chinois interdits des plateformes de commerce électronique.
La fin de cette période de relative détente entre les deux pays a eu un impact immédiat sur la Bourse de New York qui a clôturé largement dans le rouge, avant même l’annonce des droits de douane supplémentaires par le président américain. Le Dow Jones a ainsi glissé de 1,90 %, l’indice Nasdaq a reculé de 3,56 % et l’indice élargi S&P 500 a lâché 2,71 %, effaçant tous ses gains des deux dernières semaines.
Sous l’effet de l’offensive protectionniste déclenchée par le président américain depuis son retour au pouvoir le 20 janvier, les droits de douane entre les deux pays ont atteint des niveaux trois fois supérieurs à la normale des deux côtés, perturbant les chaînes d’approvisionnement.
Washington et Pékin avaient toutefois conclu un accord visant à désamorcer les tensions, abaissant temporairement les droits de douane à 30 % pour les produits chinois importés aux Etats-Unis et à 10 % pour les biens américains importés en Chine.
La trêve commerciale qui a volé en éclats vendredi devait durer jusqu’au 10 novembre.