Au Québec, un jeune Innu dans le sillage de ses ancêtres

Chaque coup de pagaie le rapproche un peu plus de chez lui. Encore quelques kilomètres à parcourir et son canot en cèdre glissera sur les eaux du Pekuakami (lac Saint-Jean), en territoire innu, au Québec. Chez lui. « Kuei Anikashanit nitishinikashun Francis », se présente Francis Kurtness-Bossum, 21 ans, en innu-aimun, une langue autochtone. Entouré de terres agricoles, le lac de 32 kilomètres de diamètre étonne par son immensité.

Le jeune homme détache ses longs cheveux pour les laisser au vent qui commence à se lever. A son cou pend le médaillon de sa communauté, Mashteuiatsh, représentant un canot avec ses rames. « Comme mes ancêtres, je suis un Innu, un habitant du lac. »

Alors que les derniers rayons de soleil embrasent l’horizon, un aigle se pose à seulement 2 mètres. « Il est avec nous, il nous souhaite la bienvenue. On ne pouvait pas être mieux accompagné pour cette aventure. » Cela fait quinze jours déjà, en cette mi-juin, que le jeune homme remonte le fjord du Saguenay à la force de ses bras.

Francis Kurtness-Bossum fait partie du projet « A la mer du Nord ». Ce périple a été imaginé par l’aventurier Bruno Forest, 33 ans, passionné par l’histoire de son pays. Désignée « expédition de l’année » par la Société géographique royale du Canada, l’aventure a été financée par de nombreux partenaires, dont le ministère de la culture, la Fédération québécoise des chasseurs et pêcheurs ou la Société d’histoire de la Baie-James.

Bruno Forest voulait faire revivre la mémoire de cette route, empruntée par les Innus et les Cris (membres des Premières Nations), les commerçants de fourrures de castor qui ont fait la fortune de la Compagnie de la baie d’Hudson créée au XVIIe siècle, les missionnaires, les prospecteurs et autres aventuriers forestiers.

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