Révélée en 2024 avec son premier livre, Technopolitique. Comment la technologie fait de nous des soldats (Seuil), Asma Mhalla, 41 ans, est de retour avec Cyberpunk. Le nouveau système totalitaire. Paru le 19 septembre, cet essai de 208 pages saucissonnées en une vingtaine de chapitres analyse la manière dont ces nouvelles technologies changent la nature même de la chose politique. Il bénéficie d’un plan média efficace : invitée à la télévision dans « Quotidien » (TMC) et « C à vous » (France 5), à la radio sur France Inter et France Culture, au micro de l’influenceur Hugo Travers, alias HugoDécrypte, aux Rendez-vous de l’histoire de Blois, au festival Citéphilo à Lille, début novembre, ou lors de rencontres dans les librairies de France, Asma Mhalla déplie son scénario avec un singulier pouvoir de conviction.
Charismatique et fine débatteuse, Asma Mhalla raconte, comme si c’était nouveau, ce que l’on sait déjà : partant des travaux du spécialiste de Michel Foucault et professeur de droit Bernard Harcourt (La Société d’exposition. Désir et désobéissance à l’ère numérique, Seuil, 2020), ou de ceux de la philosophe Shoshana Zuboff, qui explicitait, dans L’Age du capitalisme de surveillance (Zulma, 2020), la manière dont les intérêts des géants de la tech se substituent à la souveraineté du peuple, Asma Mhalla explique, à grand renfort de posts Instagram, que nos smartphones nous contrôlent. A la clef : un « techno-fascisme possible », résultat de l’alliance entre dirigeants autoritaires et oligarchies techno-réactionnaires.