Après un an de relation, Margot (les prénoms des témoins ont été modifiés), 28 ans à l’époque, sent l’intérêt d’Adrien s’émousser. En voyage au Danemark avec son meilleur ami, le jeune homme donne peu de nouvelles, rechigne à répondre au téléphone. Que fait-il ? Avec qui ? Désemparée, Margot passe au crible l’activité numérique de son petit ami absent. Pour cela, la Marseillaise a rodé sa technique au-delà des publications Facebook ou Twitter. Son terrain d’investigation : le compte public d’Adrien sur Mapstr, une application permettant d’enregistrer des adresses sur une carte partout dans le monde. Aujourd’hui, le jeune homme est à Aalborg. Margot l’a appris grâce à la photo d’un cimetière viking qu’Adrien a publiée sur Instagram.
Forte de cette information, Margot peut éplucher les adresses récemment consignées sur Mapstr dans la ville. Là, un restaurant au nom imprononçable qu’elle tape fébrilement sur Google. Frémissante, Margot se décompose en voyant les photos s’afficher : lumière tamisée, fleurs séchées et nappes immaculées. Pour Margot, pas de doutes. Adrien ne s’est pas rendu dans ce bistrot romantique avec son ami, mais avec une Danoise rencontrée sur Tinder. A son retour, Adrien quitte Margot. « Le début d’une spirale. Je balayais ses réseaux, croisais les données, faisais des suppositions pour m’assurer qu’il n’avait rencontré personne. Bref, des mois d’horreur, mais aucune preuve concluante, se souvient-elle avec un rire nerveux. J’avais l’impression que ma vie était en suspens. »