Róisín Pierce avance tout de noir vêtue. Une forme d’écho inversé à son travail créatif : ses collections, composées de smocks, de dentelle et d’une cascade de crochet, sont, quant à elles, toutes blanches. Des pièces éthérées, presque mystiques, souvent porteuses d’un propos engagé. Diplômée du National College of Art and Design de Dublin, la créatrice irlandaise réinterprète et modernise des techniques artisanales typiques de son pays.
Sa première collection, baptisée Women in Bloom (« femmes en fleurs »), dévoilée en 2019 lors du Festival d’Hyères, où elle a remporté le prix du public et le prix Métiers d’art de Chanel, a posé le cadre de sa pratique. Elle racontait l’histoire de jeunes filles internées dans les couvents de la Madeleine, en Irlande, jusqu’à la fin du XXe siècle. Considérées comme perdues et réduites à l’oubli, elles étaient contraintes à l’ouvrage textile, fabriquant en secret des habits religieux, à base de smocks et de dentelle, que l’Eglise revendait.