Les paradoxes de Tether, mastodonte des cryptomonnaies aussi central qu’opaque

On peut citer son lac ensoleillé, ses palmiers ou le charme de son centre historique… Mais il manquerait un ingrédient à la description de Lugano, ville de 68 000 habitants du sud de la Suisse : Tether. Car c’est dans la cité italophone que cette société coorganise, à partir du vendredi 24 octobre et pendant deux jours, un événement baptisé Plan B. Un forum censé être le premier d’Europe autour du bitcoin et des « technologies de la liberté », où les visiteurs ayant déboursé 299 francs suisses (323 euros environ) peuvent notamment, entre deux conférences rassemblant le gratin du secteur, payer en crypto leurs courses en ville.

Tether est aussi méconnue du grand public qu’elle est devenue centrale dans l’écosystème des cryptomonnaies. Son stablecoin USDT, adossé à une réserve d’actifs censée refléter la valeur du dollar américain, est en effet devenu le cryptoactif le plus utilisé dans le monde.

Disponible sur « plus d’une centaine de plateformes d’échange, il sert de position de repli pour les spéculateurs cryptos », résume Anastasia Melachrinos, directrice de la recherche chez Kaiko, une entreprise d’analyse financière qui compte Tether parmi ses clients, comme la plupart des organisations actives dans ce domaine. « La première crypto des Argentins ou des Brésiliens, c’est d’abord l’USDT », poursuit-elle, considérant qu’il s’agit ainsi pour eux de se protéger de l’inflation.

Plus de dix ans après sa création, en 2014, cette réussite valoriserait Tether à hauteur de 500 milliards de dollars, selon l’agence de presse Bloomberg. Soit autant qu’OpenAI, start-up vedette de l’intelligence artificielle. Des chiffres spectaculaires qui interpellent, alors que de nombreuses interrogations persistent autour de l’entreprise, qui n’a pas répondu aux questions du Monde.

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