Le retour de la messe en latin à Saint-Pierre de Rome, un signe politique

Les hauts murs de la basilique Saint-Pierre de Rome n’avaient pas résonné des mots rituels d’une telle célébration depuis 2021. Samedi 25 octobre, la basilique vaticane, lieu emblématique et central du catholicisme universel, a accueilli, pour la première fois depuis des années, une messe tridentine, liturgie remontant au concile de Trente, au XVIe siècle, comprenant notamment la messe en latin, en conclusion d’un pèlerinage traditionaliste effectué tous les ans par quelque 1 500 personnes. Ces règles liturgiques contredisent celles établies par le concile Vatican II (1962-1965) qui avait, entre autres, imposé l’usage de la langue vernaculaire.

Si l’événement est si marquant, c’est que le pape François, mort en avril, l’avait tout simplement interdit en 2022. Pour le pontife argentin, il pouvait bien sûr être question de pèlerinage traditionaliste, car l’Eglise est riche de sa diversité. Mais de messe en latin à Saint-Pierre, en revanche, plus jamais. Du moins tant que durerait son pontificat. En 2021, le jésuite avait décidé de freiner la mécanique par laquelle la messe en latin se célébrait peut-être trop librement à son goût à travers le monde.

Trois ans plus tard, son successeur Léon XIV a, lui, décidé d’accorder son autorisation directement au très conservateur cardinal américain Raymond Burke, venu en audience privée la lui demander. C’est d’ailleurs ce prélat connu pour ses positions rigides sur les questions de société, pour son opposition à François et ses longues capes rouges d’un style désuet, qui a célébré le rite samedi.

Petit geste très symbolique, cette autorisation de Léon donne des ailes aux conservateurs catholiques de plusieurs pays, satisfaits de voir ce nouveau pape libéraliser ce que, selon eux, François avait corseté injustement, les privant, estiment-ils, de leur liberté de culte.

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