Après l’Américain Fred Kerley, double médaillé olympique sur 100 m, l’athlète français Mouhamadou Fall a signé un contrat, jeudi 23 octobre, avec les Enhanced Games. Ces « Jeux améliorés », souvent résumés en « Jeux des dopés » car les « substances qui améliorent la performance » y seront autorisées, avec un protocole annoncé « sûr, légal et guidé par la science », doivent voir leur première édition – comportant des épreuves d’athlétisme, de natation et d’haltérophilie – se tenir à Las Vegas (Nevada) du 21 au 24 mai.
Offrant des primes mirobolantes aux athlètes engagés, ce projet, lancé par l’entrepreneur australien Aron D’Souza en 2023, suscite la controverse dans les milieux sportifs et scientifiques et vise ouvertement à créer une « super humanité », à mettre fin à l’« hégémonie des Jeux olympiques » et à l’hypocrisie de l’Agence mondiale antidopage (AMA) – qui le juge « dangereux et irresponsable ». Dans un entretien au Monde, le multiple champion de France sur 100 m et 200 m, suspendu jusqu’en juillet 2026 pour manquements à ses obligations de localisation dans le cadre de la lutte antidopage, justifie ce choix, vilipendé par les instances sportives françaises.
C’est un projet inédit et unique et, pour moi, ce n’est pas du dopage. Entre athlètes, on a toujours ces discussions sur les limites du corps humain, et on a là une occasion d’en savoir plus. Ce sont des essais cliniques hyperencadrés, hypersécurisés et sous contrôle médical sur des athlètes qui permettront d’améliorer la vie de beaucoup de gens.