A Conakry, difficile d’échapper à son effigie. Qu’il soit en tenue militaire bardée d’étoiles ou en boubou, le général Mamadi Doumbouya est partout. Sur des panneaux, des tee-shirts ou encore des « bombonas », ces tricycles pétaradants, importés d’Inde, qui se faufilent dans les bouchons tentaculaires de la capitale guinéenne.

En quatre ans, l’officier putschiste, qui a pris le pouvoir par un coup d’Etat, le 5 septembre 2021, s’est imposé comme un nouveau père de la nation, marchant dans les pas de Sekou Touré, héros de l’indépendance et premier président du pays, de 1958 à 1984.

Après avoir initialement promis de se retirer à l’issue de la période de transition, Mamadi Doumbouya a déposé en personne à la Cour suprême, le 3 novembre, son dossier de candidature à l’élection présidentielle du 28 décembre – scrutin qu’il semble assuré de gagner, tant il a dégagé la voie pour se faire élire. Une façon de donner un vernis de légitimité à son pouvoir pour les sept prochaines années, durée de son probable futur mandat, renouvelable une fois.

Cette prolongation annoncée inquiète ses opposants. Pour la plupart résignés, ou exilés, ils dénoncent la chape de plomb qu’il a, selon eux, fait tomber sur la Guinée. Pendant la transition, plusieurs voix dissidentes ont été réduites au silence et des radios ou télévisions privées ont été fermées. Des militants civils, ainsi qu’un journaliste et des militaires, ont disparu sans laisser de trace. Leurs proches et des organisations de défense des droits humains pointent la responsabilité de la junte dans ces affaires, laquelle s’en est toujours défendue.

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