Une fois encore, le gouvernement de Benyamin Nétanyahou s’attaque à l’appareil judiciaire israélien. Yifat Tomer-Yerushalmi, générale de division de l’armée et « avocate militaire en chef », soit la juriste la plus haut gradée de la hiérarchie militaire, a été arrêtée, dimanche 2 novembre, dans la soirée, après avoir disparu pendant de longues heures. Selon des sources policières, citées par la presse israélienne, la cheffe militaire aurait laissé un mot dans sa voiture abandonnée, laissant craindre un suicide, après avoir été poussée à la démission, vendredi 31 octobre.
Depuis quelques jours, la magistrate de 51 ans est accusée d’avoir secrètement autorisé la diffusion d’une vidéo de caméra de surveillance montrant un groupe de soldats israéliens qui entourent un détenu palestinien pour le brutaliser et le violer, en juillet 2024, dans la base militaire de Sde Teiman.
Ces images avaient été partagées dans une émission de la Chaîne 12 quelques jours après l’intrusion de dizaines de militants d’extrême droite masqués et de plusieurs parlementaires de la coalition gouvernementale dans la caserne militaire, pour protester contre la garde à vue des neuf soldats mis en cause dans l’affaire. Grâce à l’accumulation des preuves, cinq d’entre eux avaient ensuite été poursuivis, en février 2025, pour des faits « d’agressions physiques et de violences volontaires », selon les déclarations de l’armée israélienne. Mercredi 29 octobre, ils ont finalement été arrêtés.