Juillet 2024. Le Nouveau Front populaire se cherche un premier ministre. Cécile Duflot, elle, épluche ses carottes. Dans le secret des négociations entre les partis de gauche, elle n’a aucune idée que son nom fait presque l’unanimité. L’idée plaît autant aux écologistes qu’aux socialistes et aux communistes. « Mais les “insoumis” mettent leur veto, se remémore David Cormand, l’un des émissaires verts dans les discussions. Ils ne voulaient pas d’une ex-ministre de François Hollande, disaient qu’elle était trop proche de nous. Mais la véritable raison, c’est que cela aurait donné à Cécile un boulevard pour [l’élection présidentielle de] 2027 et eux ne voulaient pas d’une concurrente. »
A l’époque, Cécile Duflot se contente de répondre au Monde qu’elle ne fait plus de politique, qu’il n’y a que l’ONG Oxfam, dont elle est la directrice générale pour la France, dans sa vie. Une galéjade : un mois auparavant, les écologistes lui proposent la 5e circonscription de Paris, celle de Julien Bayou qui vient de se retirer de la politique. Elle refuse. Un an plus tôt, un petit groupe d’amis écologistes la pousse à se porter candidate aux élections européennes. Duflot hésite. Elle sonde son ancienne collaboratrice Marine Tondelier, devenue secrétaire nationale d’Europe Ecologie-Les Verts, et son lieutenant, David Cormand. L’ancienne ministre fait une offre de service pour mener une liste de rassemblement de la gauche, mais le parti n’est pas dans cette optique. Il veut faire cavalier seul et lui propose tout de même la quatrième place sur la liste. Vexant.