Un prêtre français, le père Antoine Exelmans, est soupçonné de violences sexuelles sur plusieurs exilés mineurs alors qu’il supervisait, entre 2021 et 2024, le service d’accueil des migrants de l’église Notre-Dame-de-Lourdes de Casablanca, au Maroc. Le diocèse de Rennes – dont il dépend – indique au Monde que le prêtre a reconnu ces « abus sexuels » dans le cadre d’une enquête canonique préliminaire, c’est-à-dire interne à l’Eglise, menée par l’archevêché de Rabat, dont les conclusions ont été transmises à Rome.
Le journal en ligne marocain Enass, qui a révélé l’affaire, le 3 novembre, a dénombré six victimes présumées – cinq Guinéens et un Camerounais –, toutes mineures au moment des faits. Le diocèse de Rennes parle, quant à lui, d’un seul mineur et de quatre adultes qui « se sont fait connaître auprès de l’archevêché de Rabat ».
Trois d’entre eux ont été entendus par la Brigade nationale de la police judiciaire à Casablanca, selon Enass. Quant au père Exelmans, il a été interrogé par la police judiciaire en France, d’après le diocèse de Rabat. L’affaire remonte à mai 2024, lorsqu’une plainte a été déposée auprès du parquet de la cour d’appel de Casablanca, selon le journal en ligne, mettant un « coup d’arrêt [à] un système d’exploitation sexuelle mis en place par ce “prêtre sauveur” ».