Dix ans après les attaques du 13-Novembre à Paris et à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), la menace terroriste en France reste élevée, bien qu’elle ait complètement changé d’apparence. La France demeure une cible privilégiée du djihadisme sunnite, mais cette menace est moins portée aujourd’hui par des organisations, comme l’Etat islamique (EI) ou Al-Qaida, dont les commandements centraux ont été très affaiblis par l’action militaire, que par des individus s’en inspirant.
Nous sommes désormais à l’heure du « terrorisme inspiré », qui se nourrit de l’abondante propagande qui circule encore en ligne et sur des boucles Telegram. Ces « autoentrepreneurs » en terrorisme sont basés en France, sont jeunes, voire très jeunes, souvent isolés socialement, parfois en proie à des troubles psychiques.
Ils agissent avec des moyens rudimentaires : les trois quarts des attaques commises depuis 2020 en France l’ont été à l’aide d’armes blanches. Selon des données compilées par les services de renseignement, les deux tiers des auteurs d’attentats commis depuis 2020 étaient « inconnus de la documentation spécialisée ». En clair, ils n’étaient fichés nulle part. Ils agissent de manière autonome en définissant leurs propres cibles, sans attendre d’ordres.