Nicolas Sarkozy, sans surprise, a été mis en liberté, lundi 10 novembre, par la cour d’appel de Paris, sous un étroit contrôle judiciaire. Si sa détention a été « un cauchemar », l’audience, en visioconférence de la maison d’arrêt de la Santé, à Paris, a été pénible. Mais l’ancien chef de l’Etat, condamné à cinq ans de prison ferme pour association de malfaiteurs dans l’affaire libyenne, a obtenu l’essentiel. Il est sorti de prison vers 16 heures, dans une voiture aux vitres teintées, escortée par deux motards.
Il reste assujetti à un strict contrôle judiciaire : il n’a plus le droit de quitter le territoire et il ne doit, au risque de retourner en prison, entrer en contact avec aucun de ses coprévenus, avec aucun des huit dignitaires libyens, ni avec aucune des 17 personnes liées, même de loin, à l’enquête.
Olivier Géron, le président de la chambre correctionnelle de la cour d’appel, a ajouté, fait unique dans les annales judiciaires, une interdiction d’entrer en contact avec « le ministre de la justice, les membres de son cabinet et tout cadre du ministère de la justice susceptible d’avoir des remontées d’information », c’est-à-dire des rapports des procureurs généraux. Le désaveu est cinglant pour Gérald Darmanin, l’ancien porte-parole de Nicolas Sarkozy lors de sa campagne pour la présidence de l’UMP, qui avait rendu visite à son ami l’ancien président le 29 octobre en prison, et avait bien été le seul à ne pas y voir malice. La cour se méfie en effet des « antécédents du prévenu » qui montrent « sa capacité à actionner différents services de l’Etat nonobstant le fait qu’il n’exerce plus d’activité officielle »…