Kirby Air Riders est l’exact opposé d’un trou noir : c’est un big-bang chromatique. En nous projetant à grande vitesse sur des autoroutes arcs-en-ciel, ce jeu de course, disponible le 20 novembre sur Switch 2, pousse encore plus loin le délire visuel typique de l’univers de Kirby, la boule rose qui avale tout.
Cette suite de Kirby Air Ride, sorti en 2003, en reprend certains des fondamentaux, bousculant les habituels codes du pilotage de véhicule dans un jeu vidéo – à commencer par ceux d’une autre série de Nintendo, Mario Kart. Par exemple, le véhicule avance tout seul : il n’y a aucun bouton d’accélération. Un joystick et un unique bouton suffisent à manier le bolide et déclencher les attaques. Vingt-deux ans après le titre inaugural, un second bouton fait toutefois son apparition : il déclenche une action spéciale.
La maniabilité n’en finit pas de dérouter durant les premières heures. On tente ainsi d’incliner le joystick vers l’avant, par réflexe : un message apparaît aussitôt pour nous en dissuader. Au lieu d’accélérer, nous voilà zigzaguant comme un chaton qui glisse sur un parquet ciré. On tâtonne, on percute les murs, on déclenche les attaques au hasard et la frustration guette. Si l’on pourrait s’attendre, au vu du minimalisme des contrôles et du design kawaii (« adorable » en japonais), à une expérience enfantine : on aurait pourtant tort de faire l’impasse sur les tutoriels, indispensables aux nouveaux venus.
Une fois les nouveaux réflexes assimilés, on prend la mesure de ce qui distingue Kirby Air Riders. Ici, la vitesse, constante, ne se gagne qu’en multipliant les attaques. Il faut absorber à tout va les différents bonus que l’on rencontre sur notre chemin pour bénéficier de boosts bienvenus et nous doter de nouveaux pouvoirs. Enchaîner les attaques sur nos adversaires permet ensuite de les distancer. Peu à peu, la jauge de superpouvoir se remplit, permettant à terme de déclencher un feu d’artifice flashy.
Masahiro Sakurai, le créateur du héros barbe à papa, revisite ainsi le genre du jeu de course comme il avait déjà proposé une relecture des jeux de combat avec la série Super Smash Bros, née en 1999. Les propriétés variées des engins farfelus ainsi que le pouvoir unique propre à chaque pilote – ils sont beaucoup plus nombreux dans cette suite – rappellent justement les classes typiques des personnages de jeux de combat.
Plusieurs modes de jeux reposent d’ailleurs sur des affrontements dans des arènes qui mettent les réflexes et la stratégie des joueurs à rude épreuve. Au-delà des circuits, Kirby Air Riders a ainsi des allures de coffre à jouets, dans lequel on papillonnerait entre de nombreux mini-jeux, où l’on pourrait même goûter, histoire de varier les plaisirs, à une aventure solo. On le redit, sous son vernis rose bonbon, Kirby Air Riders cache une expérience radicale qui ne manquera pas de cliver.
On a aimé :
On a moins aimé :
C’est plutôt pour vous si :
Ce n’est plutôt pas pour vous si :
La note de Pixels :
5 branches d’étoile/7 couleurs de l’arc-en-ciel