Le juge français à la Cour pénale internationale (CPI), Nicolas Guillou, a été placé sous sanctions américaines par une décision de Donald Trump prise le 20 août. Le Trésor américain justifie cette décision par le fait que M. Guillou a « autorisé l’émission par la CPI de mandats d’arrêt contre le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, et le ministre de la défense, Yoav Gallant ». Les deux hommes ont été inculpés de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité pour leur rôle dans la destruction de la bande de Gaza.
En tout, six juges et trois procureurs de la CPI, dont le procureur général, Karim Khan, sont sous sanctions des Etats-Unis. Dans un entretien au Monde, le magistrat évoque le poids de ces mesures sur son travail et sa vie quotidienne. Sans se prononcer sur les affaires en cours, il exhorte les autorités européennes à activer un mécanisme qui permettrait de limiter l’impact des restrictions américaines.
Au départ, cela a été créé pour répondre aux violations des droits humains, pour la lutte contre le terrorisme et le trafic de stupéfiants. Aujourd’hui, près de 15 000 personnes sont sur la liste américaine des personnes sanctionnées, essentiellement des membres d’Al-Qaida, de l’organisation Etat islamique, de groupes mafieux et des dirigeants de régimes dictatoriaux. Et dans cette longue liste se trouvent neuf magistrats de la CPI.