Chaque jour de classe quand elle pénètre dans le collège Alexandre-Dumas (14e arrondissement de Marseille) où elle enseigne depuis neuf ans, Jane-Laure Roger ne peut s’empêcher d’inspecter l’état des dalles qui recouvrent les couloirs et les salles de cours. Pour cette professeure de sciences de la vie et de la terre (SVT), comme pour bon nombre de ses collègues, la découverte, en mai 2024, qu’elle évoluait dans un environnement potentiellement contaminé par des fibres d’amiante a été un électrochoc. « Jusqu’alors, on faisait notre vie comme dans un bâtiment normal et aujourd’hui, il y a cette épée de Damoclès au-dessus de nos têtes parce que nous savons que nous avons été exposés depuis des années. Il y a forcément de la méfiance, même quand on doit simplement coller une affiche sur un mur », reconnaît l’enseignante de 34 ans.
Jane-Laure Roger fait partie des près de quarante agents de l’éducation nationale qui ont décidé de participer en leur nom propre à la plainte collective déposée mercredi 19 novembre auprès du procureur de la République du pôle santé publique du tribunal judiciaire de Marseille. Une plainte contre X pour mise en danger de la vie d’autrui, préparée par le cabinet d’avocats TTLA, spécialisé dans les questions de travail, de santé et d’environnement.