La roue a tourné si vite pour Mamy Ravatomanga qu’il est difficile d’imaginer qu’à Madagascar, il fut cet homme craint au point qu’on s’interdisait de parler de lui en public autrement qu’en usant d’un de ses sobriquets : « Pierre bleue », traduction de Ravatomanga en français, « vice-président », évocateur de sa puissance, ou « Pablo », sous entendu Escobar, pour ses méthodes jugées mafieuses.

L’intouchable et richissime homme d’affaires, conseiller de l’ombre du président déchu Andry Rajoelina, a été arrêté le 24 octobre à Maurice, où il avait cru pouvoir trouver refuge, le 12 octobre, deux jours avant que le régime malgache conspué par la génération Z ne s’effondre.

Dans les manifestations contre les pénuries d’eau et d’électricité à l’origine du soulèvement, la jeunesse avait fait voler en éclat le tabou en brandissant des pancartes réclamant le procès de celui qui est considéré comme le cerveau d’une entreprise de captation de l’Etat au profit des intérêts particuliers de quelques-uns. A commencer par lui et l’ex-président.

Le nouvel homme fort de Madagascar, le colonel Michaël Randrianirina, a confirmé, dimanche 16 novembre, sa volonté d’obtenir son extradition afin qu’il soit jugé à Antananarivo et a évoqué la somme de 600 millions de dollars (520 millions d’euros) d’avoirs à recouvrer. Les titres de consul honoraire de Serbie et de Côte d’Ivoire de Mamy Ravatomanga lui ont par ailleurs été retirés.

Recomendar A Un Amigo
  • gplus
  • pinterest
Commentarios
No hay comentarios por el momento

Tu comentario