« Nous travaillerons avec l’Arabie saoudite, les Emirats arabes unis, l’Egypte et d’autres partenaires au Moyen-Orient pour mettre fin à ces atrocités », a écrit Donald Trump, mercredi 19 novembre, sur son réseau Truth Social, annonçant vouloir mettre fin aux « atrocités » au Soudan, ravagé par plus de deux ans de conflit, après que le prince héritier saoudien, Mohammed Ben Salman, lui a demandé de s’impliquer.
Le dirigeant de facto de l’Arabie saoudite, en visite officielle à Washington, « voudrait que je fasse quelque chose de très puissant en rapport avec le Soudan », avait auparavant dit Donald Trump pendant une conférence économique, en présence de « MBS », ainsi qu’il est surnommé.
Le Conseil de souveraineté du Soudan, dirigé par le chef de l’armée, Abdel Fattah Abdelrahman Al-Bourhane, a réagi en se disant prêt à coopérer avec Washington et Ryad et les a remerciés pour « leurs efforts continus visant à mettre fin au bain de sang », et exprimé sa « volonté de s’engager sérieusement avec eux pour parvenir à la paix que le peuple soudanais espère ».
Il s’agit, pour Donald Trump, de sa plus forte déclaration à ce jour sur ce sujet alors qu’il admettait « ce n’était pas dans mes plans d’être impliqué là-dedans. Je pensais que c’était juste quelque chose de dingue et hors de contrôle », à propos de la guerre ravageant le troisième plus grand pays d’Afrique, où l’armée et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), tous deux accusés d’exactions, s’affrontent depuis avril 2023.
« Mais je vois à quel point c’est important pour vous », a dit M. Trump à l’intention de Mohammed Ben Salman, auquel il a offert mardi un accueil particulièrement chaleureux à la Maison Blanche. Le prince héritier « a mentionné le Soudan hier », a relaté le président américain, qui se voit en grand pacificateur. « Il a expliqué toute la culture, toute l’histoire. C’était très intéressant à entendre, vraiment incroyable en réalité, et nous avons déjà commencé à travailler dessus », a-t-il ajouté, « Je vois cela différemment désormais ».
Le conflit au Soudan a fait des dizaines de milliers de morts et déplacé près de 12 millions de personnes. Il a connu une nouvelle accélération avec la chute aux mains des paramilitaires des FSR fin octobre de la ville d’El-Facher, dernier bastion de l’armée dans le Darfour. Les Emirats arabes unis, un autre proche partenaire des Etats-Unis dans le Golfe, sont accusés par les ONG de soutenir les FSR. Abou Dhabi dément systématiquement ces accusations. Washington a déjà mené des tentatives de médiation dans le conflit qui ensanglante le Soudan depuis plus de deux ans et qui a provoqué selon l’ONU la pire crise humanitaire au monde.