Vendredi 1er août, la vie d’Erika McEntarfer a basculé. L’économiste américaine, quasi inconnue du grand public, dirigeait depuis dix-huit mois, aux Etats-Unis, le Bureau of Labor Statistics, l’équivalent américain de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) pour les données sur le marché du travail. A 14 heures ce jour-là, elle a reçu un e-mail d’un journaliste lui demandant de répondre au message de Donald Trump, sur les réseaux sociaux, annonçant qu’elle était limogée. C’est ainsi qu’elle prit connaissance de son éviction.

Quelques heures plus tôt, son institution avait publié des chiffres inquiétants pour l’économie américaine, indiquant un net ralentissement des créations d’emplois. Le président des Etats-Unis, furieux, l’a mise à la porte sur-le-champ. « Ses chiffres étaient faux », a-t-il assuré avec son aplomb habituel.

Attaquer les statisticiens et les chiffres qu’ils produisent, ou bien les mettre au pas, est, de longue date, l’apanage des régimes autoritaires. En Chine, où le chômage des jeunes explose, le dernier indicateur fiable sur le sujet date de 2023, et les chiffres de croissance sont sujet à caution. En Russie, conséquence de la guerre en Ukraine, l’évaluation de la production de pétrole et de gaz n’est plus publiée, pas plus que les données démographiques sur les naissances et les décès.

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