C’est une photographie en clair-obscur, une image un peu floue, qui parvient néanmoins à révéler de puissants contrastes. Les derniers résultats du dispositif Trend, de l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT), compilés dans le rapport Tendances, saisissent, pour l’année 2024, les nouvelles dynamiques des trafics de stupéfiants.
A la lecture de ce rapport, publié jeudi 27 novembre, deux réalités s’entrechoquent : d’un côté, la description d’une offre toujours plus numérisée, répondant à des mécaniques entrepreneuriales parfois virtuoses ; et, de l’autre, des usagers à risque laissés-pour-compte, pris dans les filets de drogues puissantes, aux compositions chimiques incontrôlées.
La première figure qui ressort de l’étude de ce marché d’« abondance » est celle de vendeurs qualifiés d’autoentrepreneurs. Pour eux, le « stup » peut être au départ un simple complément de revenu, avant de prendre une autre ampleur, à mesure que leur groupe de pairs s’élargit en matière de clientèle. Leur outil de travail : les messageries instantanées.