Lorsque, le 7 novembre, la première ministre japonaise, Sanae Takaichi, a affirmé qu’une intervention militaire de la Chine à Taïwan représenterait pour l’archipel une « crise existentielle », Pékin a répliqué par des sanctions économiques. Aujourd’hui, la Chine est passée à une autre tactique : donner à l’affaire une dimension non plus bilatérale, mais internationale, en ralliant à sa cause d’autres pays – à commencer par les Etats-Unis.
La première rencontre, le 30 octobre, depuis le retour de Donald Trump au pouvoir, entre Xi Jinping et son homologue américain s’était en effet achevée sur un mystère. Pourquoi le président chinois n’avait-il pas évoqué le sujet souvent présenté comme le plus important pour Pékin : le statut et le sort de Taïwan. Apparemment, il souhaitait d’abord stabiliser la relation commerciale entre les deux pays et attendre un cadre plus porteur, tel que la visite de Donald Trump à Pékin, annoncée pour avril 2026, pour faire valoir que Washington doit rester en retrait sur ce dossier épineux.
Mais la crise diplomatique entre Pékin et Tokyo a changé la donne et convaincu Xi Jinping de mettre la question sur la table au cours d’un appel téléphonique avec M. Trump, lundi 24 novembre. Une conversation dont la teneur est peu claire, comme l’origine de l’appel. Selon le Wall Street Journal, la demande venait de Pékin, mais, selon la porte-parole de la diplomatie chinoise, Mao Ning, « cet appel a eu lieu à l’initiative de la partie américaine ». Ce qui est aussi l’avis du secrétaire au Trésor américain, Scott Bessent, selon qui Donald Trump était à l’origine de cet appel.