Ne saurait-on rien de la biographie de Claude Louis-Combet, mort lundi 24 novembre à 93 ans, que la simple lecture des titres de ses nombreux livres laisserait supposer un passage par l’Eglise tant y sont fréquents des échos mystiques : Le Péché d’écriture, Transfigurations, Visitations, Magdeleine, à corps et à Christ, Passions apocryphes, Des transes et des transis, L’Origine du cérémonial, Bethsabée, au clair comme à l’obscur, Charles Péguy, l’initiation… Et la liste de ses éditeurs, tous exigeants, préférant le style et la méditation au roman narratif classique, donne aussi une idée juste de la catégorie littéraire à laquelle il appartenait : José Corti, Fata Morgana, La Différence, Galilée, collection « Textes » chez Flammarion.
Auteur du secret et de la réserve, mais aussi de la transcendance et de la ferveur, fasciné par les saintes – sans sombrer dans la bigoterie – et les êtres androgynes, ne répugnant pas à faire preuve d’humour, d’insolence, de provocation, Claude Louis-Combet ne s’est jamais totalement affranchi de ses origines en effet religieuses : il se destinait à la vie monastique et peut-être même aux missions après sa formation au séminaire. Mais des études de philosophie l’éloignèrent de cette vocation pour l’orienter vers la littérature, sous l’égide du plus littéraire des philosophes : le phénoménologue, ami des artistes et des poètes, Henri Maldiney.