Le général Horta N’Tam a été investi, jeudi 27 novembre, président de la transition et du haut commandement militaire pour diriger la Guinée-Bissau pendant un an, ont annoncé au cours d’une conférence de presse à Bissau les militaires auteurs d’un coup d’Etat.

« Je viens d’être investi pour assurer la direction du haut commandement », a déclaré le général Horta N’Tam, après avoir prêté serment lors d’une cérémonie au siège de l’état-major, où la sécurité a été fortement renforcée, ont constaté des journalistes de l’Agence France-Presse (AFP). Des dizaines de militaires lourdement armés ont été déployés sur place. Dans la foulée de cette déclaration, le général Lassana Mansali, inspecteur général des forces armées, a annoncé à l’Agence France-Presse la réouverture immédiate des frontières du pays.

Mercredi, trois jours après des élections présidentielle et législatives, des militaires ont annoncé avoir pris le « contrôle total du pays », arrêté le président sortant, Umaro Sissoco, Embalo et suspendu le processus électoral dans ce pays côtier d’Afrique de l’Ouest. Jeudi, des résultats provisoires des élections présidentielle et législatives devaient être annoncés – le camp du président sortant Embalo et celui du candidat de l’opposition Fernando Dias de Costa revendiquaient tous deux la victoire.

La Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) a fermement condamné jeudi le coup d’Etat, le qualifiant de « menace directe pour la stabilité du pays et de la région ». Il constitue « une grave violation de l’ordre constitutionnel » et est « une menace directe pour la stabilité du pays et de la région dans son ensemble », affirme l’institution régionale dans un communiqué. Le président en exercice de l’organisation, le chef de l’Etat sierra-léonais, Julius Maada Bio, « se tient prêt à prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer le rétablissement rapide de la gouvernance constitutionnelle ».

Située entre le Sénégal et la Guinée (Conakry) la Guinée-Bissau a déjà connu quatre coups d’Etat et une kyrielle de tentatives de putsch depuis son indépendance, en 1974. La proclamation des résultats électoraux a ainsi souvent donné lieu à des mouvements de contestation dans ce pays. Il s’agit d’un nouveau coup d’Etat en Afrique de l’Ouest, qui en a déjà connu une série depuis 2020 au Mali, Burkina, Niger et en Guinée (Conakry).

Le président sortant, qui était donné favori à la présidentielle de dimanche, est détenu depuis mercredi par des militaires, tout comme des hauts fonctionnaires et des membres du personnel électoral. La Cedeao « exige leur libération immédiate et inconditionnelle et demande que leur sécurité et leur intégrité physique soient pleinement garanties ».

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