A 20 kilomètres à l’ouest d’Athènes, la petite ville industrielle d’Eleusis, longtemps rongée par la crise et le chômage, est soudain au cœur de l’attention des grandes puissances. Racheté par l’entreprise américaine ONEX qui a bénéficié, en 2023, d’un financement de 125 millions de dollars (108 millions d’euros) de la Société américaine de financement du développement international (DFC), le chantier naval d’Eleusis va bientôt s’agrandir et se diversifier. Le Parlement grec a voté, jeudi 27 novembre, deux amendements donnant la possibilité à ONEX d’obtenir un terrain supplémentaire de 40 hectares et d’étendre ses activités au-delà de la construction navale aux secteurs commerciaux, logistique, portuaire, énergétique et de défense. A proximité d’un aéroport militaire, de centres logistiques, d’une voie ferrée et de l’autoroute, Eleusis est une plaque tournante disposant de nombreux atouts. Et l’initiative n’est pas anodine pour l’administration Trump puisqu’Eleusis est voisine du port du Pirée, détenu à 67 % par la société publique chinoise Cosco, et pourrait permettre de contrecarrer l’influence chinoise en Méditerranée.

Le port du Pirée, surnommé la « tête du dragon » de la Méditerranée par le président chinois, Xi Jinping, est devenu essentiel dans la stratégie de « nouvelle route de la soie », qui permet à Pékin d’étendre son influence économique et politique en inondant l’Europe de produits chinois. Depuis 2016, Cosco, qui a acquis la gestion de l’essentiel du site grec jusqu’en 2052, n’a cessé d’augmenter la capacité du port qui est devenu, en 2023, le quatrième plus important port à conteneurs d’Europe, selon le site spécialisé Porteconomics.

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