« Notre jeunesse a soif d’engagement » : le président Emmanuel Macron a annoncé jeudi 27 novembre, lors d’un déplacement auprès de la 27e Brigade d’infanterie de Montagne (BIM) de Varces, en Isère, l’instauration d’un « service national » volontaire et « purement militaire » de dix mois.

Le chef de l’Etat a assuré que les volontaires serviront « exclusivement sur le territoire national », après avoir affirmé dès mardi qu’il ne s’agira pas « d’envoyer nos jeunes en Ukraine ». Une manière d’essayer de faire taire la polémique politique suscitée par les propos du chef d’état-major des armées, le général Fabien Mandon, qui avait estimé que le pays devait être prêt à « accepter de perdre ses enfants ».

Emmanuel Macron a affirmé que ce nouveau dispositif, baptisé simplement « service national », sera lancé « progressivement dès l’été prochain », avec un début de sélection des candidats, volontaires, dès mi-janvier. Il durera dix mois (un mois de formation, neuf au sein de l’armée).

Le dispositif montera en puissance graduellement : la première année, il doit concerner 3 000 jeunes, avec un objectif de 10 000 par an en 2030, puis une ambition de 50 000 en 2035.Ce service militaire « concernera seulement des volontaires », a précisé le chef de l’Etat, et le cœur sera constitué d’hommes et femmes âgés de 18 à 19 ans.

« En cas de crise majeure, le Parlement pourra autoriser de faire appel au delà des seuls volontaires », ce qui rendrait le service national obligatoire, a-t-il poursuivi, tout en soulignant que cela reste un « cas exceptionnel ».

Cet effort de défense « sera financé par l’actualisation de la loi de programmation militaire 2026-2030, qui prévoit un budget supplémentaire de plus de 2 milliards d’euros pour le service national », a détaillé le chef de l’Etat. « C’est un effort important. Il est indispensable », a-t-il insisté.

Selon le président, ce nouveau service militaire doit permettre la formation d’un « nouveau modèle d’armée ». Celui-ci « aura un noyau dur, un socle, une armée d’active que nous avons renforcé et consolidé », a-t-il fait valoir. « Mais elle aura aussi un appui en profondeur, au cœur de la nation. Cette nouvelle force [sera] issue de la jeunesse, cette nouvelle force [sera] issue du service national », a-t-il précisé.

« Dans ce monde incertain où la force prime sur le droit et la guerre se conjugue au présent, notre nation n’a le droit ni à la peur, ni à la panique, ni à l’impréparation, ni à la division », a affirmé le chef de l’Etat. « La peur, au demeurant, n’évite jamais le danger. La seule façon de l’éviter, c’est de s’y préparer », a-t-il ajouté en conclusion de son discours.

Ce nouveau dispositif signe l’enterrement du service national universel (SNU) qui était cher au président. Promesse du candidat Macron en 2017 au nom de la « cohésion nationale », lancé en 2019, le SNU, destiné aux mineurs de 15 à 17 ans, n’a jamais pu être généralisé. Et il « n’est aujourd’hui plus adapté au contexte stratégique » créé par l’invasion russe de l’Ukraine en 2022, reconnaît l’Elysée.

Douze pays en Europe ont préservé ou rétabli la conscription obligatoire. Face à la dégradation de la situation stratégique, une demi-douzaine d’autres ont décidé de rétablir un service volontaire.

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