Quoique le peintre finlandais Pekka Halonen (1865-1933) ait fait plusieurs séjours à Paris, dont l’un détermina en partie son œuvre, il n’y avait jusqu’ici jamais fait l’objet d’une rétrospective. Et pour le connaître, il fallait visiter les musées de son pays natal. Ceux-ci se sont montrés généreux avec le Petit Palais, de sorte qu’il présente un ensemble de plus d’une centaine de ses toiles, accompagné de documents et d’objets à caractère biographique.
L’intérieur du pavillon de la Finlande à l’Exposition universelle de Paris de 1900 est partiellement reconstitué et, de même, l’intérieur de la maison-atelier que Halonen fait construire à partir de 1899 au-dessus d’un lac, dans un paysage encore intact. Ces mises en scène paraissent d’abord cultiver un peu trop le pittoresque, mais elles se justifient néanmoins, étant donné l’importance que le pavillon et la maison dans la forêt, nommée Halosenniemi, ont eue pour Halonen, artistiquement et politiquement.
Ses débuts n’ont rien de singulier. Né dans une ville de Savonie du Nord, région de l’est du pays, dans une famille où la musique et la peinture sont pratiquées, il entre en 1886 à l’école de dessin de la Société des beaux-arts d’Helsinki. La peinture n’y étant pas enseignée, il part pour Paris en 1890. Ce voyage sera le premier d’une suite de séjours entrecoupés de retours estivaux en Finlande. Il est d’abord formé au style alors dominant, issu de Jean-François Millet (1814-1875) et incarné par Jules Bastien-Lepage (1848-1884) : la représentation légèrement tirée vers l’héroïque et le symbolique de jeunes paysannes ou de faucheurs dans des paysages assez lumineux.