Carmen Gonzalez s’est levée tôt. A 8 heures, elle a rendez-vous avec Napoléon, un lévrier whippet parisien. Une photo de chien, ça se prend tôt le matin. Depuis quatre ans, cette Américaine est photographe canine. Elle vit habituellement à New York : début juin, elle y a immortalisé quelque 200 canidés avant de s’envoler pour l’Italie, puis pour Paris. « La difficulté avec les chiens européens, c’est qu’ils se tiennent un peu moins bien pendant les séances photo. Les chiens new-yorkais sont tellement habitués à poser que ça facilite le travail… Quand ils arrivent, on dirait qu’ils savent déjà ce qu’on attend d’eux. »
Si Mylène Bertaux, autrice de Toutoute (Fayard, 2024), un livre enquête sur la place des chiens dans nos vies de Los Angeles à Paris, reconnaît que nos compagnons à quatre pattes sont plus stressés dans la capitale française, c’est pour elle surtout une affaire de générations. « Les chiens de milléniaux sont plus habitués à être manipulés par des dog [chien] parents aux petits soins. » Son bouledogue français, affirme-t-elle, regarde spontanément l’objectif. Elle conserve dans son smartphone autour de 2 470 photos de Toutoute, soit près de cinq fois et demie plus que de son compagnon, pourtant arrivé plus tôt dans sa vie.