« Il faudrait rénover le panneau entier », explique Aiya Duiseyeva, en montrant du doigt un « sgraffite », comme on appelle ici ces peintures murales soviétiques qui naissent de la superposition de plusieurs couches de plâtre coloré. Celui-ci s’intitule Chasse et Pêche, perché au-dessus d’une salle d’escalade dans le centre-ville d’Almaty, au Kazakhstan. L’architecte de 25 ans a découvert cette fresque il y a quelques mois. Si les formes des chasseurs et des pêcheurs grattés dans le plâtre sont toujours visibles, certaines parties se sont érodées. Leurs couleurs se ternissent.

Avec ses deux amies architectes du collectif Qalaba, Tomiris Ramazanova et Aqzharkyn Tleuberdy, la jeune femme a lancé une campagne en juillet pour récolter 7 millions de tenges (plus de 11 000 euros) afin de restaurer cette fresque soviétique, dont l’auteur et la date de création sont inconnus.

« La majorité des gens qui fréquentent le quartier disent qu’ils ne voient pas vraiment l’intérêt de la réparer », se désole Aiya Duiseyeva. Une indifférence parfois teintée d’hostilité, face à cet héritage soviétique symbole de la colonisation en Asie centrale. « Au Kazakhstan, beaucoup d’infrastructures ont été construites à l’époque soviétique. Mais c’est notre patrimoine aujourd’hui, et nous voulons le garder et l’accepter pour ce qu’il est », estime quant à elle Aqzharkyn Tleuberdy.

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