Dans la petite localité de Patamanta, au cœur de l’Altiplano andin, à une heure trente de La Paz, siège du gouvernement, les habits des grands jours sont de sortie : blouses brodées pour les femmes, ponchos rouges pour les hommes. Mercredi 6 août, la Bolivie célèbre le bicentenaire de son indépendance. Mais le cœur n’y est pas dans ce bastion traditionnel du Mouvement vers le socialisme (MAS), le parti de gauche qui a dominé la vie politique bolivienne depuis deux décennies. « C’est une date importante et nous sommes patriotes », concède Luis Valenciano, professeur du secondaire, tout en défilant, cocarde tricolore sur son veston, « mais il n’y a pas de quoi se réjouir. Il faut faire la queue pour tout, le carburant, la farine, l’huile. Et le gouvernement [de Luis Arce (depuis novembre 2020), MAS] fait comme si tout allait bien », s’indigne-t-il.

A quelques jours des élections, auxquelles plus de 7,5 millions d’électeurs sont appelés à participer, dimanche 17 août, pour remplacer le président, les députés et les sénateurs, les habitants de cette province proche du lac Titicaca – principalement des agriculteurs, mais aussi des mineurs et des petits commerçants – sont davantage préoccupés par leur porte-monnaie que par une morne campagne. Ils confient volontiers qu’ils n’iraient pas voter si le vote n’était pas obligatoire.

Recomendar A Un Amigo
  • gplus
  • pinterest
Commentarios
No hay comentarios por el momento

Tu comentario