Depuis trois ans, j’enseigne au sein d’un liberal arts college, niché sur les berges du fleuve Hudson, à deux heures de route au nord de Manhattan, dans l’Etat de New York. Chaque année, de janvier à juin, j’y assure deux séminaires dans un cadre de carte postale.

Dans le premier cours, je propose à mes étudiants un panorama de la pensée noire aux Etats-Unis et, dans le second, nous examinons en détail certains textes-clés de l’écrivain français qui a le plus d’importance pour moi : Albert Camus. Ce séminaire-là, mené en anglais, commence par l’étude de L’Etranger – en douceur, si l’on peut dire. Nous nous attaquons ensuite au Mythe de Sisyphe, puis à La Peste, avant de batailler avec L’Homme révolté, lors des ultimes séances. Ce dernier essai est extrêmement difficile d’accès pour la génération actuelle, dépourvue de repères par rapport aux régimes sanguinaires du XXe siècle que dénonce Camus (qu’ils soient fascistes ou communistes) et totalement démunie face aux références classiques mobilisées par l’ouvrage, qu’elles soient littéraires ou bibliques – dans l’esprit de l’auteur, son lectorat les maîtriserait forcément.

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