Depuis le retour d’exil volontaire des élus démocrates du Texas, la voie vers l’adoption d’une nouvelle carte électorale de cet Etat du sud américain est toute tracée. La première étape a été franchie mercredi 20 août avec le vote de la Chambre des représentants locale qui a approuvé ce redécoupage des circonscriptions électorales permettant probablement aux républicains d’engranger des sièges supplémentaires au Congrès à Washington lors des élections de mi-mandat de novembre 2026.

La proposition, portée par Donald Trump, a été adoptée avec 88 voix pour et 52 voix contre. Elle doit désormais être votée par le Sénat local, à majorité républicaine, avant d’être promulguée par le gouverneur républicain, Greg Abbott.

La modification la carte électorale telle qu’elle a été décidée par les responsables républicains du Texas est censée diluer le vote démocrate. Cette technique est appelée, aux Etats-Unis, « gerrymandering ». Sur les 38 députés du Texas au Congrès de Washington, 25 sont actuellement républicains, et l’ambition pour la Maison Blanche est de faire passer ce chiffre à 30 l’an prochain, à l’occasion des « midterms ».

Les démocrates, en minorité au parlement texan, ont tenté tant bien que mal de s’y opposer. Ils avaient fui l’Etat début août, se réfugiant à Chicago ou New York, afin qu’un quorum ne soit pas atteint. Leur absence avait empêché les républicains d’organiser un vote sur le texte pendant plus de deux semaines. Leur retour au Texas, annoncé lundi, a permis de relancer le processus.

Les démocrates dénoncent notamment la volonté des républicains de « réduire au silence les électeurs des minorités par un “gerrymandering” raciste », estimant que la nouvelle carte électorale dilue les voix des électorats afro-américain et hispanique qui, en majorité, votent traditionnellement démocrate.

« L’objectif sous-jacent de ce plan est simple : améliorer la performance politique des Républicains », a assumé l’élu républicain Todd Hunter, en séance plénière.

« Dans une démocratie, le peuple choisit ses représentants, a rétorqué le représentant démocrate Chris Turner. Ce projet de loi renverse la situation et permet aux politiciens de Washington de choisir leurs électeurs. »

« C’est la carte de Donald Trump », a déclaré, de son côté, John Bucy, un autre élu démocrate. « Elle fabrique clairement et délibérément cinq sièges républicains supplémentaires au Congrès, car Trump lui-même sait que les électeurs rejettent son programme », a-t-il avancé.

Pour répondre à l’initiative des républicains texans, la Californie, gouvernée par le démocrate Gavin Newsom, a annoncé son intention de redessiner à son tour la carte électorale de l’Etat le plus peuplé du pays. Le gouverneur et des parlementaires californiens ont ainsi présenté lundi un projet de loi pour organiser un référendum en ce sens.

Si les électeurs californiens l’approuvent le 4 novembre prochain, le parlement local, où les démocrates sont majoritaires, pourra mettre en place une nouvelle carte qui devrait leur assurer cinq sièges supplémentaires au Congrès des Etats-Unis, comme au Texas.

« La Californie et les Californiens ont été la cible préférée de l’administration Trump et nous n’allons pas rester les bras croisés pendant qu’elle ordonne au Texas et à d’autres Etats de truquer la prochaine élection », avait affirmé Gavin Newsom dans un communiqué lundi.

Au-delà du Texas, l’administration Trump souhaiterait également redessiner en sa faveur les cartes de l’Ohio, du Missouri, ou encore de l’Indiana.

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