Catherine Millet aborde ses livres intimes avec distance, comme une « spectatrice de péripéties ». Elle écrit pour se débarrasser d’elle-même et se délester de tout ce qu’il y a de lourd et d’opaque dans sa mémoire. Si elle se dévoile avec un tel courage et tant de détermination, c’est pour voir plus clair, sans complaisance narcissique. Chaque nouveau texte étant un moyen de faire le point sur un sujet de sa vie, comme une mise à jour existentielle. Pour Millet, écrire sur soi consiste à s’emparer d’une obsession pour pouvoir la liquider, en se tenant toujours au plus près des faits.

Depuis la publication de La Vie sexuelle de Catherine M., en 2001 (Seuil) – puissant récit sur sa sexualité débridée –, Catherine Millet, née en 1948, a disséqué le sentiment de la jalousie amoureuse dans Jour de souffrance (Flammarion, 2008), raconté avec force son enfance dans la France de l’après-guerre en banlieue parisienne (Une enfance de rêve, Flammarion, 2014) et retracé ses débuts professionnels (Commencements, Flammarion, 2022), époque où elle fondait Art Press, en 1972, revue qu’elle dirige toujours.

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