« Il y a quelque chose de joyeux à arranger des fruits, des gâteaux, une bouteille de lait et à observer comment ils interagissent avec la lumière, à se laisser surprendre par le résultat », confie Aidana Khabdesh, photographe kazakhe installée aux Etats-Unis, qui mène son projet de nature morte à l’argentique depuis 2020 sur son compte Instagram @film.by.aidana.

On entre ainsi dans l’intimité de sa cuisine : des œufs durs près d’une tasse de café pris en flagrant délit de paresse sur un bureau mal rangé, un frigo où une pelloche ISO 400 tient en équilibre sur deux sauces piquantes… La photographe fixe ainsi ses frichtis quotidiens comme on documente une chambre à soi.

Parallèlement à ses photos prises dans l’immédiateté, certaines font l’objet d’expérimentations sur pellicule, à l’instar de ces clémentines pelées, comme délavées, en double exposition avec l’eau turquoise d’une piscine. Ou cette image qui met en scène une brioche qui semble flotter dans la nuit sous les néons d’un théâtre : « C’était un échange de pellicule avec une autre photographe. J’ai saisi cette pause goûter par-dessus ses déambulations nocturnes en Pologne », explique Aidana Khabdesh.

Celle-ci enjoint, par ailleurs, tous les amateurs de nature morte à lui envoyer leurs clichés pour les épingler sur son autre compte, @stilllifeonfilm, mettant en avant les travaux réalisés par des photographes argentiques du monde entier. Autant d’éloges de nos fricots improvisés et de la tartine abandonnée au bord de l’assiette qui prend si bien la lumière du matin…