Elle apparaît à l’écran, le regard intense et concentré, un stylo coincé entre le pouce et l’index droit, prête à riposter. Derrière elle, il y a une grande bibliothèque dont on imagine sans peine quels auteurs la peuplent. Au cours de notre conversation, Laura Vazquez, de sa voix déterminée et teintée de sonorités méridionales, ne cessera de revenir aux grands écrivains qui l’ont accompagnée dans l’écriture de son nouveau roman, Les Forces. D’ailleurs, le livre est rempli de ces échos : on y croise Dostoïevski, Kafka, Beckett…
Née à Perpignan, dans une famille originaire d’Espagne, Laura Vazquez est entrée en littérature par la poésie. A partir de 2010, elle envoie ses textes à diverses revues et publie sur les réseaux des vidéos de lecture de ses poèmes. A Séville, où elle vit alors, elle donne ses premières lectures publiques – en français, devant un auditoire espagnol. « Il fallait réussir à maintenir l’attention d’un public qui ne comprenait pas un mot de ce que je racontais ! », se souvient-elle. Cette expérience la conduit à prêter une attention aiguë au rythme et à la musicalité de sa langue. Elle multiplie les performances et poursuit l’écriture de poèmes, dont un premier recueil (La Main de la main) paraît aux éditions Cheyne, en 2014. En 2017, elle prend un virage en commençant son premier roman, La Semaine perpétuelle, avec lequel elle rejoint en 2021 les Editions du Sous-sol, où seront publiés ses ouvrages suivants (Le Livre du large et du long, 2023 ; Zéro, 2024).