« Je suis née à Nice et j’ai grandi sur la Côte d’Azur, mais quelque part je ne m’y suis jamais vraiment sentie dans mon élément. En revanche, mon cœur d’enfant faisait des bonds dès que nous partions nous promener dans l’arrière-pays, où je découvrais des champs, des collines, des bois, des vaches, des rivières et des vignes. J’ai su très tôt que j’étais plus campagne que mer, plus montagne que côte.

Quand je me suis mariée, et qu’on a eu nos premiers enfants, on a troqué la vie méditerranéenne pour une maison en Isère, à mi-chemin entre Grenoble et Valence, dans un endroit merveilleux, au pied du Vercors. Cela fait maintenant près de vingt ans que nous habitons dans ce lieu, un peu loin de tout, mais où je me sens parfaitement chez moi. J’ai un grand jardin potager que je cultive en permaculture, et qui produit quasiment la totalité des légumes que nous consommons. Je suis autodidacte en tout?: cuisine, photographie, stylisme culinaire, jardinage…

Il y a une quinzaine d’années, je me suis rendu compte que les livres de cuisine m’obligeaient à choisir entre cuisine gourmande et cuisine saine. Je ne trouvais pas d’ouvrages alliant les deux. J’ai donc décidé de les écrire. J’en suis à mon 55e ou 56e livre. Je fais tout toute seule?: les recettes, le stylisme, les photos. Je tiens aussi un blog intitulé “Saines gourmandises” et j’écris pour des revues de jardinage. C’est beaucoup de boulot, mais j’adore ça. J’ai un studio photo chez moi, et je travaille avec mes propres légumes, délicieux et ultrafrais, c’est une grande chance. J’ai six enfants (qui ont entre 14 et 27 ans), donc j’ai toujours eu autant de modèles mains, visages et silhouettes que je voulais.

Si je me suis lancée dans la cuisine, c’est sans aucun doute lié à mes parents. Ma mère cuisinait très sain et très bon, elle arpentait les premiers magasins bio, ce qui était rare dans les années 1980. Mon père auvergnat a toujours été plutôt bon vivant, féru de restaurants gourmets, de cuisine française traditionnelle et de bons vins. Quand il annonçait?: “Je vais faire un bon petit frichti”, on savait qu’on allait se régaler.

Vers l’âge de 8 ans, j’ai commencé à faire mes essais en cuisine, et j’apprenais avec mon grand-père, papi Marcel, qui me gardait tous les mercredis. Lui aussi cuisinait très bien, des plats locaux, gratins d’aubergines, ratatouille, ragoûts savoureux. Ses tomates farcies sont restées pour moi le symbole de cette cuisine méditerranéenne savoureuse, saine, simple, équilibrée et réjouissante, avec quelques petits twists bons pour la santé?: de la viande hachée plutôt que de la chair à saucisse, un côté antigaspi (un bon pain se savoure jusqu’à la dernière miette) et, en star du plat, un légume de saison sublimé par toutes sortes d’herbes, d’aromates et un peu de fromage… pour la gourmandise. »

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