Depuis le début de l’année, plus de 6 000 Sud-Soudanais ont quitté l’un des plus grands camps de réfugiés de Kakuma, où les coupes dans l’aide internationale aggravent les pénuries alimentaires, ont indiqué le 28 août les Nations unies à l’Agence France-Presse. Entre juillet et le 22 août, quelque 3 600 personnes – en majorité des femmes et des enfants – ont quitté le camp, soit « plus de la moitié de tous les départs cette année ».
« Les chiffres réels sont probablement plus élevés, car de nombreux mouvements se font par des passages informels », a précisé l’UNHCR, qui a aussi enregistré « quelque 4 800 nouvelles arrivées » depuis janvier.
Ce camp situé au nord-ouest du Kenya accueille quelque 300 000 personnes originaires du Soudan du Sud, de Somalie, d’Ouganda et du Burundi. Les organisations humanitaires sont à la peine et des manifestations violentes ont eu lieu en juillet, à cause d’une diminution des rations alimentaires causée par des coupes dans l’aide provenant des Etats-Unis et autres donateurs.
Le Soudan du Sud, pays d’une pauvreté extrême, est en proie à l’instabilité depuis des années et est au bord d’une nouvelle guerre civile, ce qui pousse des réfugiés à franchir la frontière.
L’organisation pointe une hausse de ces départs en juillet lorsque le Programme alimentaire mondial a commencé à réduire les rations de nourriture, classifiant les réfugiés en quatre catégories et limitant l’assistance aux deux catégories les plus démunies. « Certains réfugiés ont exprimé des inquiétudes concernant la catégorisation de l’aide alimentaire », selon l’UNHCR. Cette catégorisation a entraîné que de nombreux réfugiés n’ont rien à manger.
« A moins que des moyens ne soient mobilisés d’urgence, plus de réfugiés seront confrontés à des choix impossibles : soit souffrir de la faim dans des camps soit retourner vers des situations fragiles chez eux », a ajouté le Programme alimentaire mondial, « ce à quoi nous assistons est un résultat direct de l’insuffisance de l’aide mondiale ».