Fondateurs de l’agence d’architecture d’intérieur RMGB, Guillaume Gibert (45 ans) et Baptiste Rischmann (41 ans) aiment à explorer l’histoire des arts décoratifs en binôme depuis bientôt quinze ans. Leur terreau d’inspirations se nourrit d’une encyclopédie du design personnelle et singulière couvrant plusieurs courants du XXe siècle à nos jours. Il donne une direction à des projets d’aménagement d’espaces variés, à la recherche de pièces existantes, vintage ou contemporaines, et à la conception d’objets sur mesure que le tandem crée pour des appartements, des villas, des boutiques…
Depuis une poignée d’années, l’envie de concevoir une marque de mobilier à part entière titillait les deux esthètes passionnés. Dont acte. La maison d’édition qu’ils viennent de lancer et qu’ils ont choisi de dévoiler lors de la Paris Design Week (du 4 au 13 septembre) se nomme Adret. « En montagne, précise Baptiste Rischmann, ce mot caractérise le versant le plus ensoleillé. Il évoque un lieu propice à l’homme, à la culture, à l’habitation et parle d’enracinement. Cela fait référence à quelque chose qui est très important dans notre travail, en lien avec le temps long et la pérennité. Adret, pour nous, ça veut dire ça, un élément qui va résister au temps, aux modes et qui a une force évidente. »
Canapé d’inspiration moderniste, élégante table basse véritablement taillée dans la pierre, lampadaire revisité en collaboration avec la céramiste Alice Trescarte… la première collection d’Adret se compose d’un corpus de sept éléments, dont tous, à l’exception de la réédition d’un siège rare en Altuglas signé de la plasticienne suisse Esther Hess dans les années 1970, ont été dessinés de concert par les deux designers.
« Nous avons élaboré cette première édition comme on pense un appartement, indique Guillaume Gibert, avec des sources multiples conjuguées ensemble, qui s’équilibrent indépendamment les unes des autres. Ces pièces de mobilier ont chacune leur personnalité et ne présentent pas forcément de lien esthétique entre elles, mais il y a un fil rouge qui est l’exigence du matériau, la fabrication artisanale. »
Ce premier opus a été exclusivement confectionné en France, mais le duo ne s’interdit pas à l’avenir de pousser plus loin ses investigations, en Italie ou en Angleterre, par exemple, à la recherche de compétences particulières.