En master 1 d’affaires publiques à Sciences Po, en 2024-2025, Jules (qui préfère ne pas dévoiler son nom de famille) avait choisi de suivre un cours magistral intitulé « L’Union européenne en temps de crise ». Son professeur ? Pierre Moscovici.
Toujours tiré à quatre épingles, le premier président de la Cour des comptes s’y livrait à de savoureuses imitations devant un parterre d’étudiants venus, pour certains, observer l’animal politique. Valéry Giscard d’Estaing et son chuintement grand-bourgeois était sa cible favorite, mais toute la classe politique française y passait.
« Au début, c’était sympa, mais à la fin les anecdotes tournaient un peu en rond. Il était très agréable, même si on sentait qu’il adorait s’écouter parler. Sur le fond, son cours était plus décevant », raconte l’étudiant de 24 ans, à qui l’ancien commissaire européen et ex-patron de Bercy a laissé l’impression que ces deux heures hebdomadaires étaient une « soupape de décompression ».
A côté des 270 enseignants-chercheurs de sa faculté permanente, Sciences Po fait appel à une armée de vacataires – l’administration préfère le terme « chargés d’enseignement ». En tout, ils sont plus de 4 000 à dispenser leur savoir, parallèlement à leur activité professionnelle principale, dans les sept établissements que compte l’institution, que ce soit l’Ecole d’affaires publiques (EAP), l’Ecole de droit, l’Ecole des affaires internationales ou encore l’Ecole de journalisme (EDJ). Parmi eux, chaque année, une poignée de figures médiatiques : politiques, avocats, écrivains, journalistes, etc.