Dans « Sac, sac, sac », exposition que le Printemps consacre à l’histoire et à la variété des sacs, passé les malles Vuitton, les Bamboo de Gucci ou les Kelly d’Hermès, les visiteurs tomberont sur des accessoires inédits : une dizaine de prototypes imaginés par des étudiants de l’école Esmod. Ceux-ci ont présenté ces créations début juin. En parallèle des jurys de fin d’année, des cadres du grand magasin sont venus évaluer leurs propositions, sélectionnant les modèles exposés, mais aussi distinguant l’un d’eux, qui décroche les honneurs d’une vitrine donnant sur le boulevard Haussmann.

Le fourre-tout asymétrique en cuir noir qui a remporté les suffrages a été dessiné par Roméo Gandon, 24 ans. « Mon père est mort l’année de mon bac, en 2020, raconte ce Rémois, descendant de la maison de champagne Cattier. Pendant un an et demi, j’ai travaillé comme lui dans les vignes, j’ai taillé, ébourgeonné. Mais, en récupérant sa garde-robe, je me suis intéressé de plus près à la mode, notamment aux pièces vintage japonaises. Il détenait également du Jean Paul Gaultier, du Dior par Hedi Slimane, du Dsquared2… Il aurait rêvé de monter une marque de jeans. »

C’est en hommage à ce père vigneron qu’il a façonné son sac, doté d’une anse en sarment de vigne, cette branche taillée après la récolte, qui a été travaillée par un ébéniste, puis teinte, délavée et vernie, pour lui conférer « une patine, un peu déglinguée mais élégante ». Spécificité du partenariat avec Esmod : le Printemps s’est engagé à industrialiser le modèle récompensé. « Roméo a commencé à récupérer des sarments. On va ajouter une double anse, changer la doublure, revoir la fermeture et faire des essais avec deux de nos usines italiennes », détaille Alice de Germiny, chargée de l’offre féminine au sein des marques propres du Printemps.

Produit en 80 à 100 exemplaires, pour un prix espéré entre 300 et 350 euros l’unité, le sac intégrera la collection printemps-été 2026 du label maison, Saison 1865.