Ce jeudi soir de juillet, les élèves de l’école de ’ori tahiti – littéralement « danse tahitienne » – de Tahia Cambet sont déjà une dizaine, dans le hall d’un club de fitness du 20e arrondissement de Paris, à attendre que la salle de danse ouvre ses portes. Dans l’intervalle, cinq femmes saisissent des mèches de cheveux roux d’une sixième pour les tresser. Le gala de l’école a lieu dans moins de dix jours, et chacune d’entre elles souhaite arborer à cette occasion une volumineuse chevelure frisée, à l’image de celle des Polynésiennes – les extensions viendront au secours des coupes courtes. Dans la salle, pas de vestiaire : chacune quitte sans façon sa tenue de ville pour enfiler un tee-shirt noir et un paréo vert sapin.
Le cours débute par un échauffement des plus classiques. Face au miroir, les élèves effectuent quelques fentes, des étirements, des squats, des montées de genoux… Puis les bassins se mettent soudainement à onduler à un rythme saisissant. Ce mouvement emblématique de la danse tahitienne, dans sa version féminine, se nomme fa’arapu. Il « se caractérise par un maintien du dos et du buste qui libère la mobilité du bassin », précise la fiche d’inventaire du Patrimoine culturel immatériel de 2017.