Il y a six ans, Edith (les interlocuteurs cités par leur prénom ont requis l’anonymat) est devenue la « maman » d’Eliora. C’est ainsi que l’adolescente appelle celle qui est sa grand-tante, et chez laquelle elle vit depuis ses 7 ans. « La vie de sa mère – ma nièce – était difficile, raconte Edith, blanchisseuse de 52 ans, employée dans une grande maison de Lomé, la capitale du Togo. Elle avait quatre enfants, pas de travail solide et le père était parti. Moi, j’affectionnais beaucoup la petite et j’avais les moyens de m’en occuper. »
Aujourd’hui, Eliora passe toujours quelques week-ends et des vacances chez sa génitrice qu’elle surnomme « [s]a grande sœur ». « Mais c’est moi qui assure ses besoins matériels et, sur presque tous les sujets, je me sens libre de l’élever comme je veux », confie Edith. Récemment, Eliora a pris un taxi moto sans sa permission. Un écart de conduite qui lui a valu une bonne correction à la chicote (une sorte de fouet). « Nous sommes très liées mais si ça déraille, je tape dur », assume la lingère.