A quelques kilomètres près, l’UAE Team Emirates XRG s’offrait un nouveau triomphe sur les routes espagnoles. La 15e étape de la Vuelta 2025, dimanche 7 septembre, a failli basculer dans les bras de la formation émiratie, lauréate de sept étapes, dont trois de rang, rappelant à quel point elle dicte le tempo de cette édition. C’est finalement Mads Pedersen (Lidl-Trek) qui, le plus puissant des membres de l’échappée, a su saisir sa chance pour s’imposer, devant Orluis Aular (Movistar) et Marco Frigo (Israel-Premier Tech). « Je voulais absolument cette victoire » a réagi le vainqueur, depuis Monforte de Lemos, en Galice.
« La façon dont l’équipe a travaillé aujourd’hui, avec cinq coureurs dans l’échappée, était incroyable. C’est encore plus beau de gagner quand tout le monde t’attend. Je n’avais pas le choix, il fallait que je suive tout le monde dans les derniers hectomètres » a expliqué le sprinteur de 29 ans. Après deux journées d’empoignades en haute altitude, les favoris ont choisi l’accalmie : aucun d’entre eux n’a tenté de secouer la hiérarchie, comme si les jambes réclamaient un répit avant les prochains assauts.
Résultat, Jonas Vingegaard (Visma-Lease a Bike) conserve son maillot rouge de leader du classement général, suivi de près par Joao Almeida (UAE Team Emirates XRG), à 48 secondes, et Tom Pidcock (Q36.5 Pro Cycling Team), à 2 min 38 s.
Dès les premiers kilomètres, le décor était planté : une échappée fleuve de plus de quarante coureurs s’est rapidement détachée, prenant sans tarder plusieurs minutes d’avance sur un peloton résigné à laisser filer. Une configuration idéale pour transformer cette 15e étape en terrain de chasse pour les baroudeurs, dont le maillot vert Mads Pedersen ou encore Egan Bernal (Ineos Grenadiers), vainqueur du Tour de France 2019.
Au sein de ce large groupe, Louis Vervaeke (Soudal Quick-Step) et Jay Vine (UAE Team Emirates - XRG) ont trouvé l’ouverture à 118 km de l’arrivée, s’extirpant avec audace pour creuser un écart supérieur à deux minutes sur leurs compagnons d’échappée. Le maillot à pois, leader du classement de la montagne, espérait s’offrir une troisième victoire sur ce Tour, après les 6e et 10e étapes.
Mais les deux hommes ont été repris à moins de sept kilomètres de l’arrivée par sept coureurs, dont Mads Pedersen, lauréat du classement par points sur la Vuelta en 2022 et le Tour d’Italie au mois de juin. Le Danois, frustré depuis le départ de ce Tour d’Espagne, a trouvé sur cette arrivée l’occasion de libérer tout son potentiel. Irrésistible dans le sprint, le champion du monde sur route 2019 s’est imposé avec autorité, décrochant enfin le succès qu’il convoitait depuis deux semaines.
« On avait très faim aujourd’hui, a réagi Julien Bernard, son équipier, au micro d’Eurosport. Ça commençait à peser un peu de ne pas gagner. C’est une des plus belles victoires qu’on pouvait avoir. On a beaucoup douté et travaillé. On va profiter de la journée de repos demain. » Au passage, Mads Pedersen a décroché sa 60e victoire en carrière professionnelle, la quatrième sur le Tour d’Espagne.
