La tension redescend d’un cran. Les forces de l’ordre ont commencé à enlever, vendredi 12 juillet, les barrages sur la route qui relie le sud de la Nouvelle-Calédonie à Nouméa, alors que le couvre-feu a été prolongé jusqu’au 22 juillet. L’opération, qui devrait durer plusieurs jours sur un tronçon de la route provinciale n° 1 (RP1), au niveau du fief indépendantiste de la tribu de Saint-Louis au Mont-Dore, a débuté dans le calme, a constaté l’Agence France-Presse (AFP) sur place.
Elle a nécessité l’interruption totale de la circulation sur cet axe stratégique, afin de permettre aux engins de chantier de commencer à enlever les carcasses de voiture et autre débris qui obstruent la chaussée sur plusieurs kilomètres. Dans un communiqué publié vendredi, le haut-commissaire de la République Louis Le Franc a de son côté annoncé la prolongation « jusqu’au 22 juillet » du couvre-feu « de 20 heures à 6 heures » et des « mesures d’interdiction de vente et de transport d’armes et de vente d’alcool », afin de « poursuivre les efforts de sécurisation ».
Installés dès le début de la mobilisation indépendantiste qui a dégénéré en émeutes le 13 mai dernier, les barrages compliquent, lorsqu’ils ne l’empêchent pas totalement, la circulation sur cette route empruntée chaque jour par des milliers de Calédoniens du sud de l’archipel se rendant à Nouméa pour le travail ou les études.
Le rétablissement de la libre circulation dans cette partie de la Nouvelle-Calédonie est un objectif phare des forces de l’ordre, deux mois après le début des troubles. L’opération de déblayage a débuté sans incident, à l’exception d’un tir isolé sur les gendarmes, a signalé le général à la tête de la gendarmerie nationale sur l’archipel, Nicolas Mattéos. Pour autant, le calme qui règne dans la tribu indépendantiste de Saint-Louis est relatif : jeudi soir, le presbytère de la mission catholique, où un homme de 38 ans avait été tué la veille dans un échange de tirs avec le GIGN, a été incendié.
Si la tension s’est nettement affaiblie sur le territoire, le quotidien reste rythmé par des affrontements sporadiques avec les forces de l’ordre, des dégradations et des incendies. A Nouméa, des véhicules ont été incendiés dans la nuit de jeudi à vendredi dans l’enceinte de l’hôpital psychiatrique, a annoncé la direction de l’établissement dans un communiqué. A Houaïlou (côte est), trois gendarmes ont été blessés jeudi matin alors qu’ils tentaient de rattraper un véhicule qui avait pris la fuite après les avoir percutés.
Les forces de l’ordre ont par ailleurs reçu jeudi de nouveaux renforts matériels, dont dix véhicules blindés de type centaure, portant à 40 dont 16 centaures le nombre total de blindés sur le territoire, où sont déployés 3 500 gendarmes, policiers et militaires.