Ce vendredi 12 septembre, en fin de journée, des enfants s’amusent dans les bureaux de Worldline, à La Chaussée-Saint-Victor (Loir-et-Cher), près de Blois. Comme elle le fait chaque année, la direction du spécialiste des paiements électroniques organise un « festiday » pour ses 450 employés blésois et leurs familles. Il s’agit aussi de célébrer le récent emménagement dans ce nouvel immeuble. L’ambiance est détendue, comme si les salariés voulaient, le temps d’un cocktail, oublier trois années noires.
Présenté comme le « fleuron » des paiements et utilisé par les grandes enseignes (Carrefour, Auchan, Fnac-Darty…), Worldline a connu un crash monumental. Sa valeur à la Bourse de Paris s’est effondrée de 93 % en trois ans, pour tomber à 750 millions d’euros. La croissance incessante de son chiffre d’affaire s’est enrayée. Conséquence, un plan de départs volontaires a été lancé en 2024. En France, environ 260 personnes, soit 6 % des effectifs, ont quitté le groupe, un choc de plus pour une entreprise déjà marquée, en 2022, par une série inédite de grèves.
Pour finir, sa réputation a été entachée avant l’été par les « Dirty Payments », enquête de médias européens révélant les activités de Worldline avec des sites de jeux en ligne ou de pornographie. En juillet 2023, l’autorité allemande des marchés financiers avait déjà alerté sur le sujet.