Stijn Vercruysse ne couvrira pas les championnats du monde de cyclisme, qui se déroulent du dimanche 21 septembre au dimanche 28 septembre, au Rwanda. Ce journaliste de la Vlaamse Radio- en Televisieomroeporganisatie (VRT), la chaîne publique flamande de radio-télévision, a été empêché d’embarquer dans un avion de la compagnie Brussels Airlines à destination de Kigali, à la suite d’une interdiction prononcée par les autorités rwandaises.
La présence de ce journaliste, par ailleurs spécialiste des questions africaines, a été jugée indésirable par le régime du président Paul Kagame, jeudi 18 septembre. « Le gouvernement rwandais a interdit à la compagnie de me laisser monter dans l’avion. Nous voulions réaliser des reportages critiques et nuancés, mais cela ne sera pas possible, ce qui en dit long sur ce régime autoritaire au Rwanda », a déploré le journaliste. L’un de ses collègues, Peter Verlinden, est, depuis plusieurs années, lui aussi persona non grata à Kigali, en raison de ses analyses critiques sur le régime.
Stijn Vercruysse avait obtenu une accréditation du ministère des sports rwandais, par l’intermédiaire de l’Union cycliste internationale (UCI). Il devait donc embarquer, jeudi, avec des cyclistes belges et une équipe de tournage. Il s’est vu signifier une interdiction d’embarquement au comptoir de la compagnie, « probablement en raison de [ses] reportages sur le Rwanda dans le passé », explique-t-il.
La direction de la VRT a, par le biais de l’UCI et de la diplomatie belge, réclamé des explications officielles, jusqu’alors en vain. L’Association flamande des journalistes (VVJ) demande également une « clarification immédiate », estimant que, « si celle-ci n’intervient pas, la sécurité et l’indépendance des journalistes présents sur place seront gravement mises en péril ». La VVJ souligne que le Rwanda, déjà 146e sur 180 au classement mondial de Reporters sans frontières sur la liberté de la presse, risque encore de régresser après sa décision « inacceptable ».