Elle se souvient d’un renoncement en douceur et dans le silence. Ce soir-là, Céline (elle n’a pas souhaité donner son nom) sent les mains de son compagnon l’effleurer. Ensemble depuis huit ans, le couple a des rapports sexuels « fréquents et normaux » et ils sont les parents de deux enfants dont un bébé. Fatiguée par cette vie familiale, la jeune mère, 27 ans à l’époque, n’a pas envie de répondre aux sollicitations érotiques de son conjoint. Elle rêve de grappiller quelques heures de sommeil. « Il a insisté gentiment, il a tenté quelques gestes, pensant faire naître l’excitation chez moi, raconte la désormais quadragénaire, installée dans la région Auvergne-Rhône-Alpes. J’ai répété que j’étais crevée, que je n’avais pas d’énergie pour un rapport sexuel. Il n’a rien dit et a quitté notre chambre en faisant la tête. Nous n’en avons jamais parlé et c’est à partir de ce moment que j’ai commencé à céder. »
Céline a accepté des relations sexuelles alors qu’elle ne les souhaitait pas, mais parce que son mari, lui, en avait envie. « Je ne voulais pas qu’il soit frustré ou qu’il boude, précise-t-elle. Mon conjoint a toujours respecté mon refus et n’a jamais rien dit de blessant ou de vexant, mais je culpabilisais d’être fatiguée, d’avoir une libido moins forte que lui, donc j’ai pris l’habitude de me forcer. Pas à chaque fois, bien sûr, mais de manière régulière. Je me suis dit que ça n’était pas si grave. »