« Hello les chouchous ! », lance Delphine Papin, cartographe à la rédaction du Monde, devant dix-sept enfants âgés de 6 à 12 ans, venus assister, samedi 20 septembre, à un atelier de création pour représenter la ville de demain, celle que les enfants feront naître de leur imagination. C’est la première fois qu’elle et sa collègue Flavie Holzinger proposent un atelier à destination du jeune public au Festival du Monde, qui avait lieu ce week-end.

Face à ce jeune public, attentif mais bouillant, les cartographes expertes détaillent l’objectif de l’après-midi : représenter sa propre ville vue d’en haut, comme depuis une montgolfière. Delphine Papin interroge les enfants : « Cela veut dire quoi pour vous être cartographe ? » Adèle, 7 ans, lève la main : « Vous faites des cartes postales ? » Amusée, Delphine Papin précise au jeune public que son travail consiste plutôt à représenter le monde, non pas en texte, mais en dessin.

Dans la salle, ont été disposées deux grandes et longues tables avec dessus, une panoplie d’outils à portée de main comme des feuilles, du scotch, des feutres, des cartes et des crayons à papier. C’est le début de l’euphorie collective. Pour chaque enfant, il faut d’abord déterminer la silhouette globale de sa future ville, dessinée à main levée, distinguer quel point d’eau figurera sur cette carte : un océan ? un fleuve ? Et enfin tracer les futures routes de la ville. La tablée d’apprentis cartographes s’active, chacun concentré sur son propre monde. Les plus grands peuvent même réaliser les légendes et l’échelle de la carte.

A en juger par cet atelier, notre avenir sera coloré. Dans leurs villes, on trouvera des hamburgers, une « piscine-chat », des montagnes « goût fraise » et une ville au nom plus réaliste de Liverpool pour Gabriel, supporter du célèbre club de foot. Nul doute que son nouveau dessin prendra place dans sa boîte à souvenirs.

Les plus grands avaient, eux, la possibilité de participer à un atelier journalistique. Le magazine Phosphore (groupe Bayard Presse), destiné aux adolescents, a rejoint pour la première fois le Festival du Monde. Objectif : initier une poignée de jeunes entre 13 et 19 ans, aux coulisses du métier de journaliste en leur faisant réaliser, en quelques heures, un magazine en ligne sur le festival. Le magazine Phosphore a lui-même abandonné sa version papier cette année, basculant vers un média tout numérique.

Durant l’après-midi, six jeunes participants se sont ainsi glissés dans la peau de journalistes. Répartis en binômes, ils se sont essayés à l’interview, au micro-trottoir et au reportage. Trois exercices initiatiques pour découvrir les bases de la presse, encadrés par l’équipe de Phosphore. « Vous êtes les journalistes de notre rédaction aujourd’hui ! », leur a lancé dès le départ Victoria Jacob, rédactrice en chef de Phosphore.

Nil et Léane, lycéens, ont ainsi réalisé une interview vidéo du psychiatre Jean-Victor Blanc, invité au Festival du Monde à l’occasion d’une table ronde sur la santé mentale. Jean-Victor Blanc est également cofondateur du festival Pop & Psy, évènement culturel et scientifique engagé pour la santé mentale. Les adolescents ont ainsi pu le questionner sur la relation passionnée des fans avec leurs idoles. « Vos questions changent de celles des adultes ! », a salué le psychiatre.

Autre défi, le micro-trottoir. Naël, 14 ans, et Syrine, 15 ans, ont bravé la pluie pour recueillir les avis des participants sur le Festival du Monde. D’abord intimidés, ils ont peu à peu gagné en assurance, micro à la main, jusqu’à interroger la cheffe adjointe du service vidéo du Monde, Syrielle Mejias. Rose et Lucile, 12 ans, ont, elles, découvert que « le suivi de l’actualité ne s’arrête jamais » au Monde, grâce aux rédactions décalées en termes de fuseaux horaires entre Paris et Los Angeles.

Au final, le magazine en ligne produit par les adolescents est un condensé créatif et dynamique publié le jour même. « Bravo, vous avez joué le jeu comme de vrais journalistes ! », s’enthousiasme la rédaction de Phosphore qui espère avoir donné envie à ce jeune public de s’emparer de l’actualité.

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