Dans un petit café du camp de réfugiés palestiniens de Bourj Al-Barajneh, aux portes de Beyrouth, les images effroyables de l’exode des habitants de la ville de Gaza, sous les bombardements israéliens, défilent sur la chaîne Al-Jazira. Il en est de même des annonces de reconnaissance de l’Etat palestinien, commencées dimanche 21 septembre par plusieurs pays occidentaux, avant que le président Emmanuel Macron n’acte celle accordée par la France lors de l’Assemblée générale des Nations unies, lundi, à New York. Son discours a été retransmis en direct par la télévision panarabe et abondamment commenté.
Alors que la guerre de Gaza a plongé le camp « dans la colère et la détresse », selon Alaa Mansour, 42 ans, dont la famille a dû fuir la ville de Haïfa, en 1948, et qui réside dans ces ruelles populaires, ces reconnaissances sont, à ses yeux, « importantes, parce qu’elles sont proclamées par des pays influents, dont certains ont avalisé le plan de partage de la Palestine [établi en 1947 avec l’adoption de la résolution 181 par les Nations unies]. Il aura fallu une orgie de sang à Gaza pour que ces pays accordent enfin des droits aux Palestiniens, même s’il faudra du temps pour en voir les effets concrets ».